Selon l’INSEE, les départements d’Antilles-Guyane ont vu leur situation
sociale sombrer en une dizaine d’année (1996 -2006) avec un accroissement très net de la pauvreté et des inégalités.
Les inégalités avaient reculé entre 1996 et 2001, à l’heure du boom économique et celle du rattrapage des prestations sociales, mais l’embellie n’a pas duré.
La Guyane gagne le pompon : tous ses indicateurs sont au plus bas. Si l’on prend son indice de développement humain [1], il correspond certes à celui moyen de la région caraïbes (quelle référence) mais est en retrait par rapport aux autres îles françaises et à fond de cale comparé à la métropole. C’est surtout « le PIB par habitant,
exprimé en parité de pouvoir d’achat, qui est à
l’origine de cet écart, la richesse produite par
habitant étant plus faible, et les prix plus élevés
que dans les autres régions. »
Le chômage et les emplois précaires explosent sous les tropiques en grande partie à cause du peu de développement économique locale (une agriculture en déclin, une économie sans industrie basée sur le tourisme). En métropole aussi les inégalités se sont accrues, mais la tendance est plus marquée dans les départements d’Antilles-Guyane.
Seuil des bas revenus
Guyane | Guadeloupe | Martinique | France métropolitaine | |
---|---|---|---|---|
par an | 5 952 € | 6 806 € | 7 394 € | 10 560 € |
moy. par mois | 496 € | 567 € | 616 € | 880 € |
« Plus du quart des ménages dis-
posent d’un revenu inférieur à ce seuil en Guyane, et près de 20% à la Martinique et 18% en Guadeloupe. »
Ce sont les personnes isolées et les familles monoparentales (donc majoritairement des femmes) qui sont les plus affectées. En Guyane, s’ajoute à cette population des familles nombreuses épuisées de pauvreté.
Bien que l’emploi ait augmenté depuis 2001, ce sont surtout des emplois précaires (temps partiels) créant tout une catégorie de travailleurs pauvres. Le secteur de la fonction publique, qui représente traditionnelle l’accession à la classe moyenne, voit dans cette période une précarisation de ses emplois, contrats aidés, cdd, sous-traitance...
La pauvreté se concentre dans des communes de relégation sociale, et les villes qui cumulent des quartiers de pauvreté, des cités et bidonvilles. (voir par exemple la carte de la Martinique). Parmi les personnes pauvres on trouve de nombreux propriétaires : les familles conservent souvent leur habitat traditionnel.
Ces résultats contrastent avec ceux de l’ équipement automobile qui est presque le même dans les différentes population des îles. L’inanité des transports en commun pousse les ménages à s’endetter pour pouvoir se déplacer.
L’étude mets également en évidence l’importance de la redistribution des richesses via l’imposition.