Ce quatrième roman policier d’Anne Rambach poursuit un projet ambitieux : sortir l’auteure de la catégorie « polar lesbien », exposer la convergence des luttes des minorités et faire un roman noir « à l’américaine ».
Le résultat de cette volonté est roman sombre et ambitieux mais un peu « décevant » : on dirait une amorce, un début, certes prometteur de la nouvelle orientation de l’auteure, le début d’une nouvelle ère, un peu tatonnant, quoique globalement réussi.
Les amateur(e)s de Junko Go, l’héroïne des romans japonais de Rambach seront probablement déçu(e)s et c’est un peu tant pis pour elles/eux : le projet de l’auteure, à la sortie de ce roman il y a un an, est de justement de surprendre, d’expérimenter et d’aller plus loin.
Le travail du style et du fond, des détails et de la cinématographie de l’ensemble en font un Rambach pur jus avec un petit quelque chose en plus, de la noirceur et disons une ampleur politique.
Le milieu du football américain, les adoptions interaciales, la bourgeoisie américaine, les médias, les working-poor, les assassinats politico-financiers se mêlent dans ce thriller de très bon aloi dont on peut espérer, aux dires même de l’auteure lorsqu’elle s’exprime sur ses projets et intentions qu’il n’est que le début d’une longue série.
Mary Dorothy Brown est abattue devant chez elle peu avant sa rencontre avec son fils abandonné,le célèbre footballeur Gregor Mc Arthur, adopté par une famille richissime de la région de Miami. Tel est le point de départ de ce roman où l’assassinat de femmes de ménages,
détectives privés aux ordres, enjeux sportifs et financiers complètent une trame complexe...
Enthousiasmant.