"Welcome to Tijuana, tequila, sexo, marijuana". Le refrain de Manu Chao aurait pu constituer sans problème le titre du dernier roman de Rolo Diez, Poussière du désert. On y retrouve le flic Carlos Hernández, dans une affaire qui l’oblige à d’incessants aller-retour entre Mexico et Tijuana. Chargé de transporter le cadavre d’une jeune fille, morte d’une overdose au cours d’une partouze chic, il se retrouve plongé en plein cœur du Cartel de Tijuana. La gamine appartenait en réalité à l’un des chefs des narcotrafiquants de la région. Rolo Diez, argentin vivant au Mexique, ancien prisonnier politique sous la dictature à cause de son appartenance au Parti révolutionnaire des travailleurs, nous raconte une fois encore sa vision de son pays d’accueil. En toile de fond, la corruption, la drogue, le sexe, le fric. En personnage principal, un flic polygame, alcoolique, maître chanteur, maquereau. Un gars sans scrupules, mais tellement attachant. Obligé d’avoir deux femmes car il a "tant d’amour à donner". En résumé, Poussière du désert est d’aussi bonne facture que L’Effet Tequila, le précédent roman de Rolo Diez. L’humour y côtoie le crime, la réalité se perd dans la fiction, il n’y a rien à jeter. C’est drôle, c’est noir, c’est à l’image de cette ville frontière, qui ne sait plus si elle est mexicaine ou américaine, où la drogue fait le bonheur de quelques-uns et le malheur de milliers d’autres. Un régal. A quelle heure part le prochain vol pour Tijuana ?
L’effet Tijuana
Revoilà Carlos Hernández, le flic polygame créé par Rolo Diez. Il quitte un moment Mexico et file à Tijuana, pour de nouvelles aventures. A déguster sans modération.