Nous sommes tous des Jean-Christophe Rufin (2/3)

Etats de l’antiracisme, antiracismes d’états

, par LaPeg M. 

Depuis quelques semaines, entre le rapport Rufin et les pathétiques querelles autour des manifestations « unitaires », l’anti-racisme français vit des heures tourmentées. Photographie partiale d’un état des lieux affligeant et commentaires sur la prose de l’écrivain-voyageur : promenade au pays des experts...

Dans les diners en ville, on se caresse le ventre en fermant les yeux sur la réalité : on se dit que les choses s’améliorent pour les minorités (t’as qu’à voir, y’a même une télé gay et une métisse au soir 3), que la France de 2004 n’est plus celle des années cinquante et blablabla.

Mais, vu du coin de la rue, où tout et n’importe quoi est toujours de la faute des-arabes-parce-qu’on-est-plus-chez-nous, l’heure est au pessimisme, à la tristesse et à la colère rentrée. La liste des raisons de la colère s’allonge du dynamitage social aux affaires de voile, mais nous n’aborderons aujourd’hui que les gouttes d’amertume que déposèrent en quelques semaines le rapport Rufin et les réactions qu’il a provoqué (Voir aussi Le diplo, l’expert, l’idéologie et le choix des mots) et la manifestation « unitaire » contre les discriminations. Puis, histoire d’enfoncer le clou nous irons jeter un oeil sur ce qui se passe un peu plus au nord en Belgique et en Hollande ces dernières semaines, autour de la mort de Theo van Gogh et de la dissolution-renforcement du Vlaams-Blok Belang (article à paraître).

Il semblerait qu’en France, pour être autorisé à parler du racisme, il faut soit plutôt ne l’avoir jamais vécu (experts gouvernementaux) ou tenir un discours réac (Kelman [1], Malek Boutih [2]).

Les « autres », disons par exemple ceux qui le vivraient régulièrement sont disqualifiés, trop radicaux, antisémites victimisants ou anti-blancs.

Je passerais rapidement sur la place étonnante que prennent les réactions aux actes antisémites. Certes, symboliquement ces actes sont bien plus impressionnants, comparés (puisqu’on sépare et sélectionne) au racisme anti-arabe [3] mais ils semblent hiérarchiquement plus horribles, manifestement, au vu de la surface médiatique occupée, bien qu’ils soient moins nombreux et touchent plutôt les biens que les personnes... Je m’arrête là, beaucoup de choses ont été dites, autant s’y référer, la lassitude me submerge.

On attend juste une réaction massive et rapide [4] d’ordre national condamnant avec autant de vigueur les actes de torture opérés par des employés d’Osram
de Molsheim sur leur collègue camerounais, par exemple [5]. Ca serait pas mal : le Monde titrerait
« Nous sommes tous des Théodore N’Kamdo » dans un éditorial enflammé, Chirac déclarerait, solennel : « Quand on touche en France aux cheveux d’un Camerounais
c’est comme si on touchait un de mes cheveux et par là même les cheveux de tous les français.
 »... Mais d’égarement en déviation, j’en oublierais même le sujet principal de cet article.

Le rapport Rufin

Il faut l’avoir lu pour prendre la mesure de la duplicité des pages pondues par J.C.Rufin, monsieur Globalia, qui après s’être intronisé expert en littérature d’anticipation [6] est couronné expert en anti racisme d’État.

La lecture du rapport s’ouvre sur un premier constat : il existe en France tout un arsenal de commissions et de lois visant à prévenir et condamner le racisme et ses effets [7] ; "les associations anti-racistes" travaillent régulièrement avec les institutions régionales et gouvernementales.

En effet, depuis la loi de 1972 [8], heure de la première tardive et timide incursion de l’état français sur le terrain de la lutte contre les discriminations, des efforts ont été faits, au point de vue légal...et des commandes de rapport. Après Rufin, un autre rapport livré celui-là par Claude Bébéar, ex-président d’AXA, vient de proposer 24 mesures cautères sur jambe de bois, comme l’anonymisation des CV pour lutter contre la discrimination à l’embauche. Rien de spécial sur les causes sociales, ni sur les moyens de changer les mentalités des recruteurs. Donc, des constats sont faits, le problème semble travailler plus ou moins hypocritement les institutions publiques. Même la cour des comptes s’alarme. Sauf que la réputation de la police et la position même de certaines de ces instances n’invite pas vraiment au dépôt de plainte et à ne pas voir des manoeuvres électoralistes dans ces mesures, ou de la fausse candeur à but capitaliste dans les voeux pieux du patronat...

Car, ce que ces rapports et celui de Jean-Christophe Rufin en particulier ne disent pas, c’est que compte tenu des accointances qui peuvent exister au sein de ces assemblées entre notables de bon goût, qu’il n’est pas étonnant de voir certaines affaires de ratonnades se perdre dans les limbes... Sans faire de mauvais esprit, on peut se demander aussi, quand une affaire de racisme concerne une personne en situation irrégulière, comment ça se passe...

Cette série d’institutions est de toute façon méconnue par les « victimes » du racisme, et leur nombre et leur relative invisibilité brouille totalement les pistes.

Donc, on a des outils, plutôt inefficaces, dont on peut se demander s’ils sont à même de protéger les gens les plus vulnérables ou victimes d’institutions [9] .

Le rapport se divise en deux parties, l’une concernant spécifiquement la lutte contre l’antisémitisme et l’autre le racisme en général. Cette division est problématique mais je ne m’étalerais pas dessus et vous renverrai plutôt à différentes analyses disponibles en ligne [10], mais elle permet d’apprendre que dire « feujs » c’est antisémite, et que dire « beur » ou « kebla » c’est du verlan. Que la lutte radicale contre Israël est une forme d’antisémitisme par procuration (ah hem), héritée de « l’esprit de Durban » [11] et « né au confluent des luttes anticoloniales, anti-mondialisation, anti-racistes, tiers-mondistes et écologistes ». On respire fort et on reste calme et surtout on ne compare pas Israël à un état colonial ou à l’apartheid sous peine de prison [12] .

Est-ce avec le rapport Jean-Cri en tête que J.P Garaud, député UMP a fait sa demande de retrait du projet de loi contre les discriminations sexistes et homophobes [13] ? Si ce n’est pas le cas, il aurait pu, car pour Rufin, lutter contre le racisme c’est bien mais il faudrait pas qu’on nous empêcher d’appeler
un homo un pd, au nom de la liberté d’expression : « Faut-il au contraire continuer de les séparer mais, de même que l’on distingue l’antisemitisme du cadre general du racisme, est-il légitime d’énumerer plus spécifiquement les différentes communautés qu’il convient de protéger, jusqu’à faire fusionner ce dispositif avec celui qui vise à protéger par exemple les homosexuels, les handicapés ou d’autres groupes minoritaires ? Quelle priorité donner à la lutte contre l’antisémitisme et le racisme par rapport à certains droits fondamentaux, comme la liberté d’expression et de publication ? ». La liberté d’expression est à géométrie totalement variable manifestement. Une pour les États (dis pas que mon pays il est raciste), une pour les individu-es.

Ce qui surprend aussi dans le rapport Rufin c’est sa finesse sélective : « (...) le racisme est difficile à cerner à cause de la variété de ses expressions. Comme pour l’antisemitisme, il peut se manifester par des agressions physiques ou verbales. On peut donc pour une part le mesurer, en comptabilisant ces violences. Mais, le racisme prend d’autres formes, moins aisement discernables : ségrégation et discrimination. » Jusque là, ça va, bien que je pense qu’un Hassidim doit s’en prendre quelques belles aussi...

« Les fondements mêmes du modèle républicain francais qui interdisent de distinguer les citoyens selon des critères ethniques ou religieux, rendent difficile l’évaluation de l’ampleur de ces phénomenes. » Hum, il fait juste le contraire depuis le début du rapport, mais à part ça, je dis ça je dis rien, ce qui étonne, c’est que Mr Globalia, expert s’il en est, oublie de noter que de nombreux chercheurs se posent la question et essayent de trouver des outils permettant de mesurer les discriminations au faciès, en fonction des origines supposées [14] .

« Nombre de personnes issue de l’immigration possèdent la nationalité francaise, ce qui a pour effet de brouiller un peu plus les pistes. Le racisme n’est plus seulement lisible selon les simples catégories « Français » « Etrangers » mais peut concerner les Français entre eux, en fonction de leur origine qui, cependant, n’est plus censée apparaitre nulle part puisqu’ils sont théoriquement des citoyens à part entière.  » Et là, mon franc tombe ! Il va la cracher sa valda ? Ce qui est acceptable pour mesurer l’antisémitisme (comptabiliser les gens selon leur origine "ethnique" ou religieuse) ne l’est donc pas pour mesurer le racisme, vive les pincettes sélectives. Fallait-il un tel rapport pour arriver à ces conclusions : la mesure du racisme et de l’antisémitisme pose des questions de méthode de quantification. Le système républicain a manifestement une conséquence à double tranchant : on ne distingue pas officiellement, donc on invisibilise dans le même temps. Et sa soit disant neutralité ne résiste pas dix secondes à une confrontation à la réalité de ce début de XXIe siècle.

Une république « color blind »

En fait, Rufin est un héritier de la conception française de l’antiracisme généraliste et « aveugle aux couleurs ». Cet antiracisme décontextualisé fonctionne un peu comme si être antiraciste était une qualité nationale par défaut, jamais définie mais claire pour tout le monde, totalement implicite.

Dans le livre « Antiracism in Europe  », une étude comparative de l’antiracisme en Grande-Bretagne, Irlande, Italie et France, Alana Lentin va même plus loin : l’antiracisme s’est construit dans l’hexagone, comme une qualité « typiquement » française, liée aux idéaux républicains universels, et a avancé sans que ne soit jamais réellement problématisée en parallèle la « racialisation » des questions sociales. Elle prend en exemple notamment le peu d’impact qu’ont eu sur la pensée antiraciste française les écrivains de la négritude et de la créolité mais oppose aussi l’antiracisme de centre ville et celui des migrants et de banlieues, l’antiracisme culturel et celui de l’intégration économique.

Chez Jean-Christophe Rufin, ex-MSF reconvertit UMP, le lien entre racisme et économie se limite à la proposition d’améliorer «  l’image de l’étranger » en créant une filière officielle de migration économique sur la base de celle des demandes d’asiles. S’il propose de relancer le « processus d’intégration et d’égalité des chances », le lien n’est pas clairement fait entre le racisme et le cumul des handicaps sociaux par rapport à ce qu’il appelle le « problème de l’entrée en citoyenneté »...

Il n’évoque pas non plus les séries de promesses non tenues, la rage qui s’accumule et le paysage de guerres de tranchées de l’antiracisme français et déclare l’échec du modèle « communautariste » (en général suivit de « à l’anglo-saxonne ») sans suggérer que l’intégrationnisme est lui aussi en panne.

Car finalement, faire le beau, bien réussir à l’école, développer son esprit critique, agiter sa carte d’identité ou son titre de séjour, « s’intégrer » comme ils disent en essayant d’avoir une petite vie pépère, ça ne sert pas à grand chose, au bout de la douze millième génération, être de couleur est toujours une catégorie signifiante et discriminante.

Unis contre le racisme... chacun de son côté

On distingue à peu près trois familles dans l’antiracisme : les groupes de types « droits humains », légalistes et généralistes, les antifascistes (radicaux ou pas) et les mouvements de solidarité et de migrants (de l’ATM [15] au MIB à la CNSP ou au GISTI etc...).

Et là commence le brouillard épais qui, des commissions étatiques en « manifs unitaires », recouvre le paysage antiraciste français. Le constat est déprimant.

Les tensions et clivages remontent à loin, à l’après guerre, à la position par rapport à la guerre d’Algérie, aux choix des terrains d’action, aux relations avec les différents partis politiques et syndicaux, et s’intensifient semble-t-il dans les années 70, pour finir par former ce bal étrange autour de la manifestation « unitaire » du 7 novembre.

Bien que le texte d’appel ait été clair et « rassembleur », cette manif a vu se déchirer, sur fond de loi sur le voile, de laïcité et de conflit israélo-palestinien, deux camps dont les divergences assassines semblent
complètement déplacées dans un pays où, il y a deux ans, Le Pen a passé le premier tour des élections presidentielles (on dirait que cet évènement majeur a été complètement éffacé des mémoires de la gauche française !) [16].

En gros, actuellement, les querelles opposent les groupes pour qui la priorité absolue doit être donnée à la lutte contre l’antisémitisme et à la laïcité de type loi sur les signes religieux à l’école, et ceux pour qui lutter contre le racisme et les discriminations est un combat commun à tous, même aux sympathisants et solidaires avec les associations musulmanes. Amhahunhun, on est dans de beaux draps avec un petit goût de déjà vu, batailles de définitions, antiracisme propret, on fait un petit tour en rond derrière des banderoles, on se déchire dans la presse. Super.

Du biologique au culturel

Loin de moi l’idée de dire que ces oppositions ne sont que des querelles de clocher, mais bon, ça vire au ridicule, même si ces associations de centre ville me font râler depuis des années.

Ces oppositions sentent juste méchamment la contamination par l’idée d’incompatiblité culturelle irréversible entre « européens judéo-chrétiens » et « musulmans ». Tout antiraciste et au dessus de la mêlée qu’on soit, on n’en reste pas moins influencé par les médias, la vitesse et le manque de recul.

Le racisme et ses idéologues ont entraîné leurs opposants sur un terrain glissant en déplaçant le curseur du racisme biologique au racisme culturel : les différences ne sont plus « raciales », c’est juste que vraiment, on ne peut pas vivre avec des gens si différents. Le débat débile sur la candidature de la Turquie à l’entrée dans la communauté européenne est un exemple phare de la progression de cette idée dans la société, au delà des sphères de l’extrême droite.

Face « au racisme sans race », les réactions ont longtemps été, avant les élections de 2002, proches d’une sorte de condescendance de classe qui renvoyait le racisme et ses expressions à l’ignorance, la bêtise, le manque d’éducation, les gens mal dégrossis des bas quartiers, ignorant longtemps au passage les dimensions économiques pour finir par les prendre en compte, de manière catastrophique en intégrant de la droite au ps/pc le tryptique immigration-chômage-insécurité.

Ce qu’on voit aussi avec l’après 11 septembre ou les réactions après l’assassinat de Théo Van Gogh, ou chez nous le discours sur la crise économique, c’est que dès que la situation devient instable, les discriminations et les violences reviennent au galop, pas seulement chez les prolos mais aussi chez ces messieurs et dames des élites dirigeantes. C’est facile comme système explicatif, et ça marche toujours. Le chômage c’est les immigrés et tous ces négros-bicots naturalisés (oui, Jean-Cri, la nationalité ça sert à rien dans ce cas là !) et les 35 heures, c’est simple et ça évite de trop se poser de questions de fond sur le travail, les entreprises et comment on organise tout ça.

Le racisme redevient légitime en cas de crise. Et ça mine de rien on a pas encore vraiment trouvé les outils pour lutter contre la construction de bouc-émissaires et le retour au nationalisme xénophobe.

S.O.S. mets l’antiracisme à terre...

A la lecture de « Pays de malheur », un très chouette bouquin de correspondance entre un sociologue genre gauche intellectuelle et un français de la banlieue lyonnaise, « seconde génération de l’immigration maghrébine » [17] - oui, on compte les générations pour les citoyens de seconde zone - manifestement l’impression d’avoir été trahis par le PS et son petit bras S.O.S racisme n’est pas seulement de mon fait.

Et qu’on ne me brandisse pas l’abolition de la peine de mort et les autres « avancées notables » de l’ère mitterandienne. Les ex-68 et ex-81 veulent qu’on leur décerne des médailles pour les trois trucs qu’ils ont réussi, alors que du sang contaminé à Le Pen à 16% puis au second tour,la balance
penche sévèrement du côté de la putréfaction du cadavre du manipulateur Mitterand.

Le bal de pantins désossés et à côté de la plaque, ça fait vingt ans que ça dure et c’est pas avec les Ni-ni que ça va s’arrêter. Cette association représente, n’en déplaise aux nostalgiques de 1981, toute la trahison et l’amertume laissée par les années Mitterand.

S.O.S racisme a réussi à imposer une structure rigide, traditionnelle et centralisée sur l’après marche des beurs, un « mouvement » ancré dans le local et décentralisé en profitant, il est vrai, de dissenssions internes. En tablant surtout sur la représentation médiatique, le mouvement a contribué à la dépolitisation de l’antiracisme, en coupant son lien avec
les questions sociales et permettant l’embourgeoisement de ses leaders successifs.

S.O.S. Racisme (terrain de sélection de négrarabes de service du PS) et dans d’autres mesures les autres appareils
du genre, ont généré la misère de l’anti-racisme français, canalisant la colère, aseptisant les discours et démoralisant toute une génération de minoritaires visibles, intégrant aux jeux de politique interne des jeunes gens de toutes origines adhérant à des idéaux d’égalité.

Ca a marché une fois, pourquoi pas deux, alors on applique à nouveau la formule, sur fond pseudo renouveau féministe, et voilà les nini (Ni putes, ni soumises) , la nouvelle machine à broyer socialiste.

Malgré les différences de fond et d’action entre les associations, et même si des mouvements comme la LDH, le MRAP ou la Licra etc. ont une histoire et des actions plus anciennes et différentes, ils paraissent être « du même genre » des sortes de S.O.S.-like...

...mais le cadavre bouge encore

Le problème c’est que j’irais même jusqu’à dire que des groupes radicaux et rois de la castagne comme le SCALP, Ras le front ou Reflex ont aussi raté leur truc en restant plutôt des affaires de petits blancs entre eux, malgré la solidarité réelle avec par exemple les mouvements de sans-papiers, période de l’antiracisme non abordée ici. La jeunesse emmerde le front National, mais lui est quand même pas tant emmerdé par la jeunesse, sauf sursauts locaux et sporadiques, sa progression étant constante depuis le milieu des années 80. Quelque part, S.O.S Racisme, a bien sauvé le racisme puisque les idées du FN sont passées dans l’esprit d’un peu tout le monde [18].

Les assos sont très fortes en connaissance de l’ennemi, le travail de documentation des réseaux radicaux précités est remarquable, mais pas forcément forte en présence dans le quotidien. J’aimerais bien voir une section Ras-le-front métro qui sillonerait les bus et les wagons de la ratp et qui interviendrait dès qu’un crétin bousculé sortirait un "toujours les même" à son voisin de bétaillère maghrébin et qui dans le même temps expliquerait aux goujats du strapontin que les gens qui les traitent de connard quand ils le sont ne sont pas forcément racistes...

Le racisme quotidien est collatéral alors on traite de crétins-congénitaux-de-la-France-d’en bas les gens qui sont mal à l’aise quand ils traversent une rue pleine de gens en djellabah. Cette façon de faire comme si rencontrer l’autre, l’autre culture, l’autre classe sociale, c’était simple et évident pour tout le monde...

Les experts qui vivent le racisme au quotidien n’ont toujours comme système de défense que leurs poings. Les fascistes et leurs idées avancent tranquillement à coup d’action sociales et de soupes au cochon pendant qu’un peu plus au nord ça dégénère tranquillement (Lire bientôt notre article sur la Hollande et la Belgique). National hebdo se marre et on ne saurait que trop leur donner raison. Quelle merde.


- Le rapport Rufin
- Plusieurs analyses du rapport Rufin :
Mrap :
http://www.mrap.asso.fr/article.php...
Politis :
http://www.politis.fr/article1119.html

Notes

[3Je vais même pas évoquer les Roms,les nègres de tout le monde - pour pas embrouiller. Voir Libé, jeudi 4 novembre, Lyon : relents de racisme sur la ligne 26

[4Lors de l’affaire du RER D, les réactions ont été massives alors même que les faits n’avaient pas été avérés...

[6Alors qu’il y connaît que dalle manifestement. Lire Réalité en quête de fictions un article vide mais aussi et pour rigoler le faux ami rédigé par Le bouledogue rouge pour CQFD, le chouette journal de critique sociale.

[7« La première évidence qui frappe l’observateur, en matière de lutte contre les actes antisémites et racistes est l’importance considérable de ce qui existe déjà »

[9« A ces considérations communes à la question de l’antisémitisme, s’ajoute un problème plus spécifique aux violences racistes. Certaines associations mettent fortement en avant la difficulté que les victimes de violences exercées par des autorités publiques, en premier lieu desquelles la police, rencontreraient pour faire valoir leurs droits. Comment en effet déposer plainte pour des actes ou injures auprès de ceux là mêmes qu’on incrimine pour ces faits ? Cette difficulté serait source, pour certaines associations, d’une minoration importante des statistiques concernant la violence raciale. » in rapport Rufin

[10Comme par exemple cet article de Politis : « (...) A-t-il raison, en revanche, de vouloir traiter séparément racisme et antisémitisme, de vouloir faire au second « une place à part » en raison de « l’irréductible particularité de l’Holocauste », cela se discute. Les manifestations d’un racisme anti-arabe, anti-noir, anti-musulman ne sont hélas pas moins ordinaires et pas moins inacceptables que celles de l’antisémitisme. En voulant distinguer celles-ci de celles-là, en leur conférant une sorte de priorité, on va sans doute à rebours des bonnes intentions : ce qu’expriment souvent les jeunes déshérités enclins à s’en prendre aux « feujs », c’est un sentiment d’injustice, de « deux poids - deux mesures » des réactions de la société (réactions policières, judiciaires, médiatiques) face à des actes également indignes et répréhensibles. »
http://www.politis.fr/article1119.html

[11«  La conférence de Durban, sous l’égide des Nations-Unies, qui s’est tenue trois jours avant le 11 septembre 2001, a donné lieu à la plus violente mise en scène de cet antisionisme antiraciste ». In rapport Rufin.

[12«  C’est pourquoi nous invitons à réfléchir sur l’opportunité et l’applicabilité d’un texte de loi qui complèterait les dispositions de la loi du 1 juillet 1972 et celles de la loi du 13 juillet 1990 (dite loi Gayssot). Ce texte permettrait de punir ceux qui porteraient sans fondement à l’encontre de groupes, d’institutions ou d’Etats des accusations de racisme et utiliseraient à leur propos des comparaisons injustifiées avec l’apartheid ou le nazisme. » in rapport Rufin.

[14Je pense notamment à cet étude de Georges Felouzis, Françoise Liot et Joëlle Perroton, « La Polarisation sociale et ethnique des collèges dans l’académie de Bordeaux » sur le système scolaire et la répartition des élèves dans les établissements en fonction de leurs origines, dans laquelle le prénom a servit d’indicateur de l’origine... Lire l’article du Monde sur le sujet,Une étude décrit l’ampleur des ségrégations ethniques à l’école (repris par les laïcards de faire le jour).

[15Association des travailleurs marocains

[16Lire à ce sujet l’article de politis : Les enjeux de la manifestation antiraciste du 7 novembre par Denis Sieffert

[17Et pas un jeune comme il est dit partout. Ce gars a 28 ans quand il commence sa correspondance ! C’est pas un ado !!!

[18Voir Tissot et Tevanian,Dictionnaire de la Lepénisation des esprits.